Ce jour-là 8h, vendredi 21 novembre, première heure de cours d'une longue semaine de travail, les élèves à peine réveillé.es n'en croient pas leurs yeux : Un cachalot est étendu sans vie au centre de Villefranche, sur le bord de l'Aveyron. Preuves à l'appui, photos, odeur de poisson, scientifiques en action... Ce n'est pas une fake, il est bien là !
"Regardez, Madame ! Je l'ai vu ! Je peux vous le montrer sur mon téléphone ?" Comment refuser cette fois ? Allons-y pour les téléphones. Effectivement, il est bien là. Incrédules et sans explication rationnelle, sans voix, nous sautons sur les ordinateurs pour comprendre.
Nous tentons de suivre l'hypothétique chemin qu'aurait dû emprunter le cétacé pour s'échouer à un kilomètre du collège... "Pour arriver jusqu'à nous, il aurait du, depuis l'Antarctique, remonter la Garonne, le Tarn, puis l'Aveyron jusqu'à nous ! Sans être vu de personne ?" Nous nous regardons, sceptiques.
Enfin, nous avons passé la journée à enquêter, sur le sens d'une "action choc" militante et pédagogique en faveur de l'écologie. Ravi.es de découvrir cette formidable initiative du collectif d’artistes d’Anvers (Belgique) Captain Boomer, relayée par l’association Derrière le Hublot en partenariat avec la commune, au service de la protection des mammifères marins...
Résumé de l'initiative dans Actu.fr :
Un cachalot d'une quinzaine de mètres de long a été retrouvé au bord d'une rivière dans une ville du nord-ouest de l'Aveyron. Explication.
Un périmètre de sécurité a été établi autour du cachalot, à Villefranche-de-Rouergue (Aveyron). (©Ville de Villefranche-de-Rouergue)
« Stupéfaction ce vendredi matin à Villefranche-de-Rouergue ! Aussi incroyable que cela puisse paraître, tôt avant le lever du jour un promeneur a découvert un cachalot d’une quinzaine de mètres de long échoué sur le quai du Temple à proximité du pont vieux ». Voilà le message laissé par la mairie de cette ville du nord-ouest de l’Aveyron à ses administrés ce vendredi 21 novembre 2025 au matin.
Sur son site et sur les réseaux sociaux, la Ville a aussi partagé des images de cette « présence incroyable ». En précisant que les services techniques et la police municipale avaient mis en place un dispositif de sécurité. Et qu’à 8 heures, « des scientifiques étaient déjà sur place pour essayer de comprendre la situation en présence de nombreux curieux ».
Des publications bien sûr abondamment partagées par des internautes le plus souvent amusées évoquant un « piratage » du site de la mairie ou un 1er avril « en retard ou en avance ».
Les curieux ont vite afflué au petit matin pour voir l’animal. (©Ville de Villefranche-de-Rouergue)
Mais des habitants de la quatrième ville du département (environ 11 500 habitants) ont vite vendu la mèche. Certains avaient vu arriver l’animal sur un camion plateau et les berges étaient fermées dès la veille à cet endroit pour accueillir l’œuvre.
Car ce cachalot aux vraies dimensions et très réaliste, est bien sûr une œuvre d’art. Mais aussi bien plus que ça. Un happening destiné à interroger les spectateurs sur les questions environnementales.
C’est l’association Derrière le Hublot, qui est porteuse de ce projet en partenariat avec la commune. Mais c’est le collectif d’artistes d’Anvers (Belgique) Captain Boomer, qui en est l’auteur. Et ils n’en sont pas à leur premier échouage de ce type. Le cachalot avait ainsi été vu à Paris et Rennes il y a quelques années.
L’installation a aussi voyagé de Varsovie (Pologne) à Londres (Royaume-Uni) en passant par Madrid (Espagne) ou Adélaïde (Australie). Mais c’est la première fois qu’elle débarque dans une ville française de la taille de Villefranche-de-Rouergue.
La statue en fibre de verre repose donc sur le quai pour quelque temps. Et les scientifiques présents sont des artistes. Le but étant d’émouvoir tout autant que sensibiliser le public à la destruction de l’environnement, à la disparition des espèces et à la mise en danger des habitats naturels.
